Pour développer un projet d’entreprise, il est nécessaire de préciser les objectifs généraux, les valeurs et une stratégie dans le but de développer la société. Pour la réussite d’un tel projet, l’implication de l’ensemble des collaborateurs, à une étape du projet, est un facteur clé de succès. Le projet d’entreprise étant souvent considéré comme un projet de direction, l’adhésion de l’ensemble des collaborateurs peut être complexe.
En cela, un projet d’établissement et de mise en œuvre d’un PCA peut être un vrai projet d’entreprise qui sera structurant pour la société et avec un objectif final de la rendre plus résiliente. Cet objectif pourra être considéré par l’ensemble des collaborateurs puisqu’il s’agit de rendre pérenne la société et par voie de conséquence de pérenniser et sauvegarder leurs emplois.
Convergence entre projet d’entreprise et projet PCA
En premier lieu, lorsqu’une société décide de mettre en place un projet d’entreprise, il convient de déterminer le périmètre d’application du projet incluant notamment les missions, la vision et les valeurs de la société.
Pour un projet PCA, il en est de même puisqu’il est nécessaire pour la société de définir un périmètre pour la mise en œuvre du PCA ainsi que les objectifs à courts, moyens et longs termes envisagés par la Direction. Cela peut, par exemple, se traduire par la volonté de la Direction de mener ce projet dans un but de certification du PCA avec pour objectif de rassurer les partenaires, actionnaires et tout autre partie prenante de la société. Le projet peut également s’inclure dans un projet plus global comme, par exemple, la réorganisation de la société et participera donc à structurer cette dernière en intégrant ses missions dans la nouvelle organisation et donc ses activités critiques à protéger.
Suite à la détermination du périmètre d’application, il convient, pour un projet d’entreprise, d’analyser le contexte et l’environnement de la société. Cela se traduit par une analyse des risques et des opportunités qui pourraient impacter la société. Pour la mise en place d’un Plan de Continuité d’Activité, la logique est la même puisque ce dernier se base principalement sur deux analyses complémentaires.
La première concerne l’analyse d’impact sur les activités de la société plus couramment appelée Business Impact Analysis (BIA). Il s’agit d’identifier les activités critiques/vitales de la société au travers d’une analyse qui étudie l’impact de l’arrêt desdites activités pour l’entreprise dans le temps. Cette analyse vise à déterminer pour quelles activités des procédures sont nécessaires pour la continuité d’activité et donc la pérennisation de la société.
La seconde est une analyse des risques majeurs qui sont susceptibles d’impacter la continuité d’activité de la société. En effet, il est inutile de monter des plans et leurs procédures associées sur des hypothèses de risques improbables. De plus cette analyse doit permettre à la société de mettre en place des plans d’actions de réductions des risques qui viennent en complément du Plan de Continuité d’Activité qui, lui, se veut la parade en cas de survenance dudit risque.
Après avoir identifié les risques et opportunités, il convient de définir les grands axes stratégiques de l’entreprise, pouvant être déclinés dans ses différents aspects. En PCA également, la détermination de/des stratégie(s) de continuité d’activité est une étape importante, elle doit permettre d’identifier les différents axes de travail en fonction de grands scénarios d’indisponibilité que ce soient en matière de ressources humaines, systèmes d’information, locaux et/ou équipements critiques ou de fournisseurs critiques.
Ces stratégies devront s’appuyer sur les éléments déjà en place (par exemple : travail à distance possible, transfert de charge possible, multisites, …) et en identifiant les éléments à mettre en place au travers de plans d’actions pour rendre opérationnelles les stratégies retenues. Pour être opérationnelles, les stratégies devront également se baser sur un recensement des besoins pour l’ensemble de la société que ce soient en matière de ressources humaines, d’IT, d’équipements industriels ou autres, de fournisseurs/prestataires critiques, etc.
Enfin, pour s’assurer de la pertinence du projet PCA et des stratégies qui ont été définies y compris leurs procédures associées, il convient de tester ces dernières. Les exercices sont un bon moyen de montrer aux collaborateurs qu’ils ont été pris en compte dans l’établissement du plan. On peut par exemple faire participer ces derniers lors d’un exercice de repli sur un site secondaire pour qu’ils prennent conscience que des solutions ont été envisagées pour sauvegarder la société et par voie de conséquence leurs emplois.
Une fois le projet d’entreprise établi, il convient de communiquer sur celui-ci. En fonction du projet d’entreprise et de ses objectifs, la communication doit se faire à minima en interne, et auprès des diverses parties prenantes externes. Cela contribue à renforcer l’image et à la crédibilité de l’entreprise vis-à-vis de ses collaborateurs mais également en externe vis-à-vis des tiers.
Une fois l’implémentation du PCA réalisée et son opérationnalité testée, il convient de communiquer en interne à l’ensemble des collaborateurs sur le projet et sa finalité afin de renforcer l’image de la société et sa robustesse. En fonction de la stratégie de la Direction, la société pourra communiquer en externe pour renforcer son image voire se donner un avantage concurrentiel en fonction du marché.
De même si la société dans sa stratégie a décidé de se faire certifier, elle pourra communiquer sur l’obtention d’une certification ISO 22301 v2014 montrant ainsi que la société met en œuvre un processus d’amélioration continue pour assurer la continuité de ses activités et sa pérennité.
Pour conclure, la mise en œuvre d’un projet de Plan de Continuité d’Activité s’il est mené dans les règles de l’art doit permettre de structurer la société en la rendant plus résiliente. Et si l’ensemble des collaborateurs sont intégrés dans l’élaboration du PCA, il doit pouvoir être un projet fédérateur autour d’une vision et d’une stratégie communes.
Emilien THIROT
Consultant Sénior